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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/347

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du Chev. Grandisson.

pos, mais je ne dois pas être maltraité.

Sir Harg. Hé bien, Monsieur, prenez un de ces deux pistolets. Mon carrosse nous conduira…

Sir Ch. Nulle part, Sir Hargrave. Ce qui s’est passé entre nous est un pur accident. Mon usage n’est point de recriminer. Cependant j’en appelle à votre propre cœur. Il vous forcera de reconnoître que la méthode par laquelle vous aviez entrepris de vous donner une femme, vous rendoit indigne d’elle. Je n’ai pris sur vous aucun avantage. Le refus que j’ai fait de répondre à votre appel, me donne droit de me regarder moi-même comme votre meilleur Ami.

Sir Harg. Mon meilleur Ami, Monsieur !

Sir Ch. Oui, Monsieur, du moins si vous me tenez compte de vous conserver la vie, ou de vous épargner le long regret d’avoir pris celle d’un autre. En un mot, il dépend de vous, Monsieur, de me faire connoître si c’est l’emportement d’une passion violente qui vous a rendu coupable d’une mauvaise action, ou si elle est venue d’une inclination naturelle à la violence, seul motif qui puisse vous faire penser aujourd’hui à justifier une mauvaise action par une autre.

Sir Harg. Hé bien, vous me regarderez, si vous voulez, comme un naturel violent. Que m’importe l’opinion d’un homme qui m’a cruellement… J’en serai vengé, ou