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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/363

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du Chev. Grandisson.

Il s’est levé. Dans le danger d’être ma femme ! C’est-à-dire, Mademoiselle, que j’ai pris une mauvaise voie, & j’en conviens.

Cette partie de ma réponse, chere Lucie, ne vous paroît-elle pas extrêmement bizarre ? Mais le souvenir de ce que j’ai souffert, & du secours qui m’a sauvée, s’est présenté si vivement, qu’il ne m’a pas laissé la moindre présence d’esprit, lorsque je l’ai vu à genoux devant moi.

Vous voyez, Sir Hargrave, a interrompu Madame Reves, que Miss Byron est pénétrée de frayeur. Asseyez-vous, mon Amour, (en s’adressant à moi & me prenant les mains.) Comme vous tremblez, chere Henriette ! Vous voyez Sir Hargrave, dans quel état vous la mettez par une si prompte visite. Vous voyez…

Je vois, je vois, Madame ; & j’en suis désesperé. (Tout le monde s’est assis.) Rassurez-vous, chere Miss Byron, & pardonnez-moi, je vous en conjure.

Eh bien, Monsieur, je vous pardonne.

Si vous étiez moins agitée, Mademoiselle, si votre situation le permettoit, je vous dirois ce que j’ai de plus à vous demander ; je vous supplierois…

Dites, Monsieur, parlez, & que jamais…

Souffrez que je vous interrompe, Mademoiselle. J’appréhende trop ce jamais, pour vous laisser achever. Il faut que vous consentiez à recevoir mes adorations. Je ne demande votre indulgence, qu’autant que ma conduite à l’avenir…