Aller au contenu

Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 1, 1763.djvu/376

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
174
Histoire

Miss grandisson, permettez que je m’adresse à vous. Les jeunes personnes ont de l’ouverture entr’elles. Connoissez-vous quelque homme en faveur duquel Miss Byron soit prévenue ? Sa Tante Selby m’écrit qu’elle ne lui connoît aucune inclination.

Miss Grandisson a répondu que souvent les jeunes personnes ne connoissent rien elles-mêmes à leur propre cœur. Elle s’est tournée vers moi : Parlez, ma Sœur Henriette, m’a-t-elle dit, répondez pour vous-même.

N’étoit-ce pas une malice cruelle, chere Lucie ? cependant pourquoi n’ai-je pu répondre sans embarras ? Mais l’extrême bonté de la Comtesse… & je puis dire aussi l’odieuse méchanceté de cet Hargrave… en vérité, depuis le cruel traitement que j’ai reçu de lui, je ne me reconnois plus moi-même.

Soyez sure, Madame, ai-je dit à la fin, que ma Tante ne vous a marqué que la vérité. Il y auroit de l’affectation à déclarer que je renonce au mariage, parce que j’ai toujours porté du respect à cet état : mais il m’est survenu quelques chagrins, qui m’ont donné du dégoût pour toute la race des hommes.

Pour tous les hommes ? a répondu la Comtesse. Je passe aux ames foibles quantité de choses qui ne conviennent point à la vôtre. Dans le peu de séjour que j’ai fait à Londres, il m’est revenu que vous aviez