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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/153

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du Chev. Grandisson.

du récit de Laura. Il ne l’avoit pas été moins de ses propres observations. Cependant lorsqu’il fut retourné à Boulogne, il crut devoir ménager la Marquise, en lui cachant le traitement qu’on faisoit à sa Fille. Après lui avoir dit seulement qu’il ne pouvoit l’approuver, il lui conseilla de ne pas s’opposer au retour de Clémentine, si l’on pouvoit y faire consentir l’Évêque & le Général. Mais il s’ouvrit avec moins de réserve au Prélat, qui écrivit aussi-tôt à son Frere, pour le presser de se joindre hautement à lui & de finir l’esclavage de leur Sœur. Ils convinrent de se rencontrer à Milan dans cette vue. Clémentine fut délivrée, mais le mécontentement de Madame de Sforce & de sa fille cause un nouveau trouble dans la Famille. Elles prétendent que leur conduite avoit commencé à produire d’excellens effets, c’est-à-dire qu’elles veulent faire passer une soumission forcée, & les fruits de la terreur, pour un commencement de guérison. »

La Marquise étant fort éloignée de jouir d’une bonne santé, on a conduit sa fille à Naples, avec Camille, qu’on lui a rendue pour la servir. Madame Bemont suppose qu’elles y sont actuellement. Malheureuse Clémentine ! Quel sort, d’être ainsi traînée de Ville en Ville ! Mais qui pourroit penser à sa Cousine Daurana, sans une extrême indignation ?