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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/164

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Histoire

dre heureuse, & Belcher prendra une Femme qu’il puisse aimer : mais Émilie, si je puis l’empêcher, ne sera jamais la victime d’un arrangement de convenance. Je connois Belcher pour un homme fort délicat ; je ne le serai pas moins pour ma Pupille : & je m’y crois d’autant plus obligé, qu’elle ne manque pas elle-même de délicatesse. La persuasion est cruelle, soit qu’elle vienne d’un Pere ou d’un Tuteur, lorsqu’elle propose un Mari que le cœur rejette.

Quel homme ! ai-je pensé. Ne lui trouverai-je donc aucun foible ?

Attendez-vous bientôt votre Ami, Monsieur ?

De jour en jour, Mademoiselle.

Et devant partir sitôt, Monsieur, comment espérez-vous de finir tant d’affaires avant votre départ ?

Je n’appréhende, Mademoiselle, que les caprices de Charlotte. Lui auriez-vous remarqué quelque éloignement pour l’alliance de Mylord G…

Non, Monsieur.

Tout dépendra donc de vos instances, & de celles de Mylord & Mylady L…

Il m’a fait des excuses d’avoir occupé si longtems mon attention ; & M. Reves étant rentré avec sa femme, il a pris congé de nous d’un air composé. Mes esprits s’étoient soutenus de toute leur force. J’ai demandé à ma Cousine, la permission de me retirer quelques momens. Il me sembloit que son