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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/189

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du Chev. Grandisson.

sant à Mylord L… & à ses deux Sœurs, de votre seconde Tante & de toute sa Famille. J’envisage avec joie le bonheur qui attend le Frere de ma Mere dans sa vieillesse ; & je ne me réjouis pas moins d’un évènement qui va délivrer de l’oppression une ancienne & vertueuse Famille.

Vous auriez vu, chere Lucie, le même air de satisfaction briller dans les yeux de toute l’Assemblée. Nous nous regardions avec complaisance, pour nous communiquer notre sensibilité mutuelle. Je croyois voir au milieu de nous un Prince bienfaisant, qui faisoit son bonheur du plaisir qu’il nous causoit. Mais où sera-t-il dans huit jours ? Et si cette réflexion m’est permise, à qui sera-t-il dans un an ?

Il s’est fort étendu sur son Ami Belcher, qu’il espere encore de voir en Angleterre, avant son départ. Il s’est plaint de M. Everard Grandisson, qu’on n’a pas vu depuis plusieurs semaines, & qu’il croit livré pour quelques mois, suivant son usage, à quelque nouvelle galanterie. Dans l’étendue de sa bonté, il le croit sincere, chaque fois qu’il lui voit rompre une mauvaise habitude. Il espere, dit-il, que tôt ou tard il reconnoîtra parfaitement toutes ses erreurs. Ah, ma chere ! quel personnage est celui d’un Libertin, lorsqu’on le compare au glorieux rôle qu’un homme du caractere de Sir Charles fait dans la société ! Mylady G… & le vieux Comte ne se rassasient point de le