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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/250

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Histoire

cissemens plus certains, a pris la peine d’aller chez lui, & de parler au valet même, qui étoit présent à l’action. Des circonstances qu’il a recueillies, & de la relation de M. Lowther, il a fait une Lettre pour le Docteur Barlet, qu’il nous a communiquée ; & je lui ai demandé la permission d’en prendre un Extrait pour vous.

Le Mercredi 30 d’Avril, dans le cours de l’après-midi, mon Frere ayant M. Lowther avec lui dans sa chaise de poste, & s’approchant de Paris, dont il n’étoit plus qu’à deux ou trois milles, un homme à cheval s’avança vers sa chaise avec toutes les marques d’une vive frayeur, & le pria d’entendre un affreux récit. Mon Frere fit arrêter le Postillon. L’Inconnu lui dit que son Maître, qui étoit un Gentilhomme Anglois, avec un de ses Amis de la même Nation, venoit d’être attaqué par sept hommes à cheval, & forcé de quitter le grand chemin dans sa chaise de poste ; que les Cavaliers étant en si grand nombre, il y avoit toute apparence que leur dessein étoit de l’assassiner : & montrant une petite hauteur du côté de Montmartre, il ajouta que c’étoit derriere ce lieu qu’ils exécutoient apparemment leur sanglante entreprise. Il s’étoit adressé à quelques autres Passans, qui n’avoient pas été fort touchés de sa peine, & qui n’avoient fait que hâter leur marche. Mon Frere lui demanda le nom de son Maître, & ne fut pas peu surpris en apprenant que c’étoit le Chevalier Pollexfen,