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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/252

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Histoire

val ; & se joignant aux trois autres, ils s’avancerent vers Sir Charles, comme résolus de soutenir leur violence ; pendant que les deux, qui restoient à pied, continuerent de maltraiter sans pitié les objets de leur furie avec les manches de leurs fouets, dont chaque coup leur arrachoit d’affreux hurlemens. Les Aggresseurs ne paroissant point disposés à finir, & le tems ne leur ayant pas manqué pour exécuter leur dessein, s’il avoit été question de vol ou de meurtre, Sir Charles conclut qu’il s’agissoit de quelque vengeance particuliere. Il se confirma dans cette opinion, lorsque les cinq Cavaliers, qui avoient tiré leurs pistolets, en le voyant approcher avec le sien, lui demanderent un moment d’explication, après l’avoir averti néanmoins de ne pas s’attirer une mort certaine, s’il s’échappoit à la moindre témérité. Sa réponse fut de les exhorter à faire donc suspendre les violences ; & remettant son pistolet dans sa fonte, il promit ce qu’on lui demandoit. Ses gens arriverent au même instant. Il leur cria de ne rien entreprendre sans ses ordres. Ensuite descendant de son cheval, dont il leur laissa les rênes, il s’avança, l’épée à la main, vers les deux hommes, qui n’avoient cessé d’exercer cruellement leurs fouets. À son approche ils firent quelques pas vers lui, en tirant aussi leurs épées. Les cinq Cavaliers s’avancerent en même tems, & l’un d’eux leur dit : c’est assez, Messieurs. Il faut apprendre à ce brave Inconnu la cause