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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/254

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Histoire

vers les autres ; Messieurs, leur dit-il d’un ton ferme, ces deux Étrangers sont des Anglois de distinction. Je les défendrai au péril de ma vie. Cependant, comme vous ne pensez point à fuir, & que votre emportement ne tombe que sur eux, je commence à craindre que vous n’ayez eu quelque raison pour les traiter si mal. M’accorderez-vous un mot d’explication ?

Les Infâmes, répondit un des Cavaliers, nous connoissent tous, & rendront justice à nos ressentimens. Ils n’ont pas reçu la moitié du châtiment qu’ils méritent. Vous, Monsieur, continua-t-il, qui paroissez homme d’honneur & de raison, apprenez que nous n’en avons pas moins, & que ces deux motifs sont ici les nôtres. Nous n’en voulons point à la vie de ces deux misérables ; mais nous avons voulu leur donner une leçon, dont ils puissent se souvenir toute leur vie. Ils ont lâchement outragé une femme d’honneur ; & craignant la vengeance de ses Amis, ils ont pris la fuite avec beaucoup de précaution, pour dérober la connoissance de leur route. Ils avoient feint de vouloir prendre celle d’Anvers. Depuis deux jours nous les suivons à la trace. Vous voyez le Mari, un Frere, & leurs meilleurs Amis, transportés d’indignation & de fureur.

Il paroit, ma chere, que les deux Coupables, avoient fait partir en effet quelques-uns de leurs gens pour Anvers, & que c’étoit par cette raison qu’ils n’en n’avoient qu’un à leur