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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/256

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Histoire

d’esprit, qui releve toujours son caractere. Il marcha au-devant de ceux qui venoient à lui. Est-ce en Amis, Messieurs, leur dit-il, ou dans d’autres vues, que vous revenez à moi ? Un d’eux répondit : Notre inimitié n’est due qu’à ces deux Infâmes. Je répéte que nous n’en voulons point à leur vie, qu’ils savent qui nous sommes, & qu’ils doivent se connoître eux-mêmes pour les plus méprisables des Humains. Ils n’ont pas reçu le châtiment qu’ils méritent. Mais qu’ils reconnoissent leur bassesse à deux genoux, & qu’ils demandent pardon dans cette posture à l’honnête homme, dont ils ont insulté la femme. C’est une satisfaction que nous exigeons pour lui avec la promesse de n’approcher de leur vie à plus de deux lieues de sa demeure.

Je crois, chere Henriette, que nos deux Héros n’avoient pas besoin d’être pressés, pour signer cette promesse.

Sir Charles, se tournant vers eux, leur dit avec beaucoup de douceur ; Messieurs, si vous avez tort, vous ne devez pas faire difficulté de demander grace : mais si vous êtes innocens, ma vie, celle de mon Ami & de mes Domestiques, seront employées sans ménagement, pour sauver mes Compatriotes d’une injuste oppression.

Les misérables se mirent à genoux ; & les sept Cavaliers, après avoir salué fort civilement Sir Charles, retournerent droit à la grande route. Il ne restoit qu’à mettre Sir