Aller au contenu

Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/266

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
56
Histoire

quelle j’aie manqué, lorsqu’il n’est point arrivé de changement dans les circonstances. Si vous vous relâchez sur l’article de la résidence, je me reconnoitrai fort obligé à votre bonté, sans vous proposer d’autre condition.

Elle a répété qu’elle ne m’avoit fait cette question que pour se satisfaire elle-même. Je parle sincérement, a-t-elle ajouté ; & jamais vous ne me trouverez coupable de mauvaise foi.

Je l’ai assurée que toute mon ambition étoit de répondre à l’opinion qu’elle avoit de moi. Je me crois lié, lui ai-je dit. Vous, Madame, & les vôtres, vous êtes libres. Quelle satisfaction, cher Docteur, pour un cœur aussi fier que vous connoissez le mien, de m’être trouvé en état de lui tenir ce langage ! Si m’abandonnant à mes inclinations, j’avois tâché de plaire à la jeune personne dont vous connoissez les charmes, comme je le pouvois avec honneur, & comme je l’aurois fait sans doute, si j’avois été moins touché des malheurs de cette noble Famille, je me serois engagé dans des difficultés qui augmenteroient beaucoup mes peines. Apprenez-moi, cher Ami, que Miss Byron est heureuse. Quelle que soit ma destinée, je me réjouis de n’avoir entrainé personne dans mes incertitudes. La Comtesse de D… est une femme respectable. Miss Byron mérite une telle Mere, & la Comtesse ne trouvera jamais une Fille