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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/281

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du Chev. Grandisson.

cet air de supériorité fût supportable ? J’ai répondu, que l’aveu qu’il en faisoit me combloit d’honneur. L’Évêque s’est hâté d’ajouter, que je parlois avec noblesse, que mon caractere étoit connu, & qu’il espéroit de nous voir intimes Amis. Il nous a pressés d’accepter ce nom.

Pourquoi le dissimuler ? a repris le Général : je ne puis soutenir, que le Chevalier se croie aussi nécessaire à ma Sœur, qu’on paroît se le persuader dans la Famille.

Vous me connoissez peu, Monsieur, lui ai-je répondu. Je ne fais point à présent d’autres vœux, que pour le rétablissement de votre Sœur, & du Seigneur Jeronimo. Si j’ai le bonheur d’y contribuer, ma joie seule est une récompense. Mais pour vous mettre l’esprit en repos, & pour vous faire entrer dans les sentimens que je desire, je vous donne ma parole d’honneur, (c’est une Loi, Monsieur, que je n’ai jamais violée) que, quelque succès que nous obtenions du Ciel pour la maladie de votre Sœur, je n’accepterai la plus grande faveur qu’on puisse m’accorder, qu’avec le consentement des trois Freres, comme avec celui du Pere & de la Mere. J’ajoute que ma propre fierté ne me permettroit pas d’entrer dans une Famille, où l’on ne penseroit pas honorablement de moi, ni d’exposer une Femme que j’aime au mépris de ses plus proches Parens.

Le Général a paru satisfait de cette expli-