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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/329

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du Chev. Grandisson.

Le plus grand des malheurs, dit le Comte.

Alors le Marquis m’a demandé, par quelle garantie je pouvois les assurer, que leur fille ne seroit pas pervertie.

J’ai répondu que le Pere Marescotti prescriroit les conditions.

Ma conscience, a dit le Pere, ne me permet pas de consentir à ce mariage : cependant le mérite & les généreux services du Chevalier m’ôtent le pouvoir de m’y opposer. Je demande qu’il me soit permis de me taire.

Ma situation est la même, a dit le Prélat : mais la qualité de Frere me fait oublier celle d’Évêque. Cher Grandisson, nous laissez-vous du moins la liberté de répondre aux Curieux, que nous vous regardons comme un Enfant de l’Église, mais que de fortes raisons vous empêchent à présent de le déclarer ?

J’espere de votre bonté, Monseigneur, que vous n’exigerez point de moi ce que je ne pourrois accorder sans perdre une partie de votre estime. Si vous m’honorez beaucoup, en m’admettant dans votre illustre Famille, que ce ne soit point en me déshonorant à mes propres yeux.

Vous avez l’exemple de plusieurs grands Princes, m’a dit le Pere Marescotti ; de Henri de France, Chevalier, d’Auguste de Pologne.

Il est vrai, mon Pere : mais les plus grands