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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/351

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du Chev. Grandisson.

faveur de sa maladie. Jamais il n’y eut dans une même famille trois Femmes aussi nobles que Madame Sherley, Madame Selby & Miss Byron. Mais M. Selby n’est pas satisfait, que mon Frere, aimant Henriette, comme il est évident qu’il l’aime, ait pu se déterminer si facilement à partir pour l’Italie. Son chagrin vient de l’affection même qu’il porte à mon Frere, & de celle qu’il a pour sa Niece. Mais il n’est pas besoin de vous dire, que tout homme qu’il est, il n’a pas l’ame aussi grande de moitié, qu’aucune des trois Femmes que j’ai nommées.

À notre retour, vous auriez été charmée de voir Henriette prendre Émilie à l’écart, pour la consoler, & pour lui faire valoir les circonstances qui semblent avoir entraîné mon Frere. Elle a rendu ensuite le même office à son Oncle. Que cette généreuse Fille a brillé aux yeux de tous les Témoins !

Lorsqu’elle s’est trouvée seule avec moi, elle m’a parlé du dernier article de la troisieme Lettre, où elle est nommée avec l’apparence d’une si vive tendresse, dans des termes si dignes du plus sensible des hommes, qui marque un respect extrême pour elle & pour son sexe, & qui se reproche de la présomption à lui-même, pour avoir osé supposer, que Miss Byron est à plaindre, & qu’elle a pour lui quelque partie de la tendresse qu’il a pour elle. Il est certain, m’a-t-elle dit, qu’il n’a pas vu, comme vous & votre Sœur, tout le fond d’estime que j’ai pour