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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/354

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Histoire

permettront pas de l’ignorer long-tems. Quels seront ses transports ? Je suppose, qu’étant en correspondance avec elle, vous ne serez pas long-tems sans être troublée par ses invectives.

Tout le monde vous desire ici, vous & votre Lord. Pour moi, je n’ai pas de plus vive impatience que de vous revoir tous deux, ou, si vous l’aimez mieux, de vous voir arriver pour me voir. Vous ne sauriez me prendre dans un tems plus avantageux pour moi. Pas le moindre démêlé avec mon Mari. Vous n’entendriez de nous, que tout ce qu’il vous plaît, Mylord…, mon cher Amour, vous ne me demandez rien… Vous me prévenez, Mylord, dans tous mes desirs. Je l’ai averti fort tendrement de quelques-uns de ses foibles : il me remercie de l’instruction ; & sa résolution, dit-il, est d’être tout ce qu’il faut pour me plaire.

J’ai fait des découvertes en sa faveur. Je lui ai trouvé plus d’esprit, plus d’agrément, plus de sens & de savoir, que je ne lui en croyois, & que je ne lui en avois même soupçonné, lorsque j’avois plus de raison de chercher toutes ces qualités dans son caractere. Il m’accorde une très-grande portion de jugement ; & vous jugez bien, qu’après de telles découvertes à son avantage, il ne peut faire autrement. En un mot, nous faisons des progrès si monstrueux dans notre commerce d’estime, que, pour peu qu’ils continuent, nous aurons peine à nous reconnoître