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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/395

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du Chev. Grandisson.

m’a fait là-dessus quantité de complimens.

Mais si la gloire continue de se joindre à ses motifs, & si leurs instances ne sont pas extrêmement vives en ma faveur, je suis porté à croire qu’avec tant de grandeur d’ame, elle obtiendra sur elle-même une parfaite victoire. Vous savez mieux que moi, cher Docteur, que la véritable piété l’emporte sur tous les intérêts temporels. D’ailleurs, le Pere Marescotti ne fera-t-il pas renaître son influence sur un esprit qu’il est accoutumé à gouverner ? N’est-ce pas même son devoir, avec autant de zele qu’il en a pour sa Religion ? & le Prélat, qui n’y est pas moins attaché, ne secondera-t-il pas le Directeur ?

Mais, quelles épreuves, cher Ami, pour un cœur livré à cette incertitude ! Ne sont-elles pas propres à nous convaincre de la vanité de toutes les espérances humaines ? Dieu connoît seul, si le succès de nos désirs mérite le nom de récompense ou de punition : mais je sais que si Clémentine, après m’avoir donné son cœur & sa main, trouvoit, dans ses doutes de Religion, quelque obstacle à vivre heureuse avec moi, je serois moi-même extrêmement misérable ; sur tout, si j’avois contribué à la déterminer en ma faveur, contre le mouvement de sa conscience.

Même jour.

L’agitation de mon esprit m’avoit forcé de quitter ma plume. Mais, avant que de