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Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/41

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du Chev. Grandisson.

jeunes filles, pendant le séjour qu’il a fait ici, que c’est un homme de fort bonne mine.

De bonne mine ! je le crois bien. On ne voit gueres d’hommes de la figure de M. Grandisson.

Et le trouvez-vous aussi merveilleux du côté de l’esprit & du caractere, que je me souviens de l’avoir entendu dire aussi ? Je ne l’ai vu que deux fois. Il m’a paru qu’il faisoit un peu l’homme d’importance.

Oh ! ne l’accusez pas, Madame, de n’être pas un homme modeste. Il est vrai qu’il sait distinguer les occasions de parler & de se taire ; mais il n’a rien qui ressemble à la présomption.

Falloit-il tant de courage, pour secourir votre Frere, que la plupart lui en attribuent dans cette heureuse avanture ? Deux domestiques bien armés avec lui, l’espérance de voir arriver quelques passans sur la même route, les Assassins en très-petit nombre, & troublés par leur propre conscience…

Chere, chere Madame Bemont, par qui vous êtes-vous laissé prévenir ? Personne, dit-on, n’est Prophete dans son Pays : mais je vois que M. Grandisson n’a pas beaucoup de faveur à se promettre ici, d’une Dame du sien.

Je ne sais… mais vous a-t-il jamais parlé d’un autre homme, dans des termes un peu favorables ?

S’il l’a fait ! Oui ; il m’a parlé du Comte de Belvedere, & peut-être avec plus de chaleur…