Aller au contenu

Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/87

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
77
du Chev. Grandisson.

cteur fortifiant les craintes de la Marquise, tout le poids que les infirmités de mon Ami donnoient à ses conseils ne l’auroit point emporté sur celui du Pere Marescotti, sans une entreprise de Clémentine qui les alarma tous, & qui les obligea de se rendre à ses desirs. C’est de Camille que j’appris un détail fort étrange, dont le souvenir me déchire encore le cœur, & que je ne puis confier qu’à vous.

La maladie de Clémentine, après quelques favorables symptômes, revint sous une autre face. L’agitation où elle avoit été continuellement, fit place à des apparences de tranquillité, dans lesquelles elle paroissoit se plaire beaucoup. Mais comme on ne lui permettoit point de sortir de sa chambre, cette contrainte la chagrina. Camille l’ayant laissée seule pendant l’espace d’un quart-d’heure, fut extrêmement surprise, à son retour, de ne la plus retrouver. Elle jeta aussi-tôt l’alarme dans toute la Maison. On visita tous les appartemens & toutes les parties du Jardin. Mille idées funestes, qu’on n’osoit s’expliquer l’un à l’autre, faisoient craindre de trouver celle qu’on cherchoit avec tant de soin.

Enfin Camille voyant, comme elle se l’imagina, une Servante qui descendoit l’escalier à pas comptés, s’emporta contre elle, & lui reprocha fort amérement d’être si tranquille, pendant que tout le monde étoit dans une mortelle inquiétude. Ne vous