Aller au contenu

Page:Richardson - Histoire du chevalier Grundisson, Tome 3, 1763.djvu/97

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
87
du Chev. Grandisson.

vous que c’est une fille que vous avez méprisée ?

À présent, Mademoiselle, qu’il me soit permis de dire deux mots. N’en prononcez plus un, que je ne puisse répéter après vous. Je vous demande en grace d’écouter les propositions que j’ai faites à votre Famille. Elle me laissa le tems de les expliquer ; & j’ajoutai que Dieu seul connoissoit les tourmens de mon cœur.

Arrêtez, interrompit-elle ; & se tournant vers sa Mere : je ne connois rien, Madame, au langage de ces hommes. Dois-je le croire, maman ? Il semble à son air que je le puis. Dites, Madame, puis-je me fier à ce qu’il dit ?

La douleur ôtoit à sa Mere le pouvoir de lui répondre.

Ah ! Monsieur ; ma Mere, qui n’est pas votre ennemie, craint de se faire votre caution. Mais je veux vous lier par votre propre main. Elle courut vers son Cabinet, d’où elle revint avec une plume, de l’encre & du papier. Voyons, Monsieur. Vous ne pensez pas sans doute, à vous jouer de moi. Mettez par écrit tout ce que je viens d’entendre. Mais je veux l’écrire moi-même ; & nous verrons si vous le signerez.

Elle écrivit en un instant ce qui suit : Le Chevalier Grandisson déclare solennellement qu’il a proposé d’une maniere pressante & par le mouvement de son cœur, de laisser à une certaine Fille, dont on pensoit