Aller au contenu

Page:Richepin - Mes paradis, 1894, 2e mille.djvu/118

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
98
MES PARADIS


XXXIV


« Ô fatigue de vivre ! Encore une journée
« Qui recommence ! Encore une étape à fournir !
« Cette route jamais ne sera terminée !

« Le passé me prédit quel sera l’avenir.
« L’aube amenant midi, midi le crépuscule,
« Dans l’aube blanche on voit déjà le soir jaunir.

« Marcher, toujours marcher vers un but qui recule,
« Le poursuivre, en sachant qu’on n’y doit pas toucher,
« Quel supplice, à la fois atroce et ridicule ! »

— Mais songe aux pieds des morts, las de ne plus marcher.