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Page:Richepin - Mes paradis, 1894, 2e mille.djvu/231

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LES ÎLES D’OR



Où l’air lui-même est haletant
De flamme,
Et de qui l’on garde pourtant
Dans l’âme,

Mieux encor que de la cité
Prospère,
Un souvenir de volupté
Sans paire.

On y descendit d’un radeau,
À l’heure
Que la dernière goutte d’eau
Y pleure.

On allait mourir, on râlait,
La gorge
Desséchée, ardente, en soufflet
De forge.

De l’eau ! De l’eau ! Rien qu’un peu d’eau !
Par grâce !
Et tu seras l’Eldorado,
La grasse,