Aller au contenu

Page:Richepin - Mes paradis, 1894, 2e mille.djvu/54

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Dans ce doit-et-avoir infinitésimal
« Où le mal sort du bien comme le bien du mal.
« Contre ces chances-là nul ne se met en garde.
« Si tu ne m’en crois pas sur parole, regarde. »



Sa dextre évocatrice aux doigts magnétisant
S’imposait à mon front dans un geste pesant,
Et sous une lueur d’éclair, sinistre et brève,
Devant mes yeux hagards surgit ce double rêve.



Dans un désert plein d’ossements,
De pourriture et d’excréments,
Une ombre était agenouillée,
Une ombre triste, aux regards morts.
Le cœur sanglotant de remords,
La tête de cendres souillée.

Dans un jardin plein de rosiers,
De fruits, d’oiseaux extasiés,
Allait une autre ombre, vêtue