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Page:Richer - Anatomie artistique, 1.djvu/168

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MORPHOLOGIE.

des paupières. Au centre, un segment de la sphère apparaît, transparent comme du cristal et formant par sa courbure une saillie analogue à celle d’un verre de montre : c’est la cornée, enchâssée en quelque sorte dans la membrane blanche qui forme tout le reste du globe oculaire et qui se nomme la sclérotique. Le relief de la cornée sur cette dernière est tel qu’il est parfaitement appréciable au travers de la paupière supérieure abaissée.

La sclérotique n’est visible que dans une faible portion de son étendue ; elle est recouverte d’une membrane très mince d’un blanc jaunâtre, la conjonctive, qui se réfléchit des paupières sur le globe de l’œil pour se terminer aux limites de la cornée. Le blanc de l’œil est plus ou moins pur, suivant que la conjonctive, toujours semée de petits vaisseaux, est plus ou moins injectée de sang. Il est blanc bleuâtre, comme chez les enfants, lorsque la sclérotique peu épaisse et la conjonctive peu vasculaire laissent transparaître légèrement la teinte noire de la membrane interne de l’œil.

La cornée recouvre l’iris coloré et à son centre un véritable trou, — la prunelle ou la pupille, — qui paraît obscur parce qu’il s’ouvre dans l’intérieur du globe oculaire, dont le fond, comme l’intérieur des appareils d’optique, est tapissé d’une membrane noire, excepté toutefois chez les albinos.


C. Nez.


Le nez, par sa partie la plus supérieure, est en continuité directe avec le front. Tantôt, et c’est le cas le plus fréquent, une échancrure marque la racine du nez, d’autres fois la transition du front au nez s’opère par une ligne droite. C’est cette forme qu’ont adoptée les sculpteurs de la Grèce antique.

La base du nez est libre et tournée en bas, elle est percée de deux ouvertures séparées par une cloison médiane et qui forment les narines. Renflée sur les côtés pour former les ailes du nez, elle possède également un renflement à l’extrémité antérieure (lobe du nez).

Les ailes du nez sont généralement circonscrites, en haut et en arrière, par un sillon curviligne qui les sépare du reste du nez et des joues. Les narines sont ouvertes en bas et aussi en dehors, ce qui tient à ce que la cloison médiane descend plus bas que le bord inférieur des ailes, de telle sorte que ces orifices apparaissent également sur une figure vue de profil. Ils sont ovalaires et plus ouverts en arrière qu’en avant. La cloison qui les sépare s’implante sur la lèvre supérieure.

Le lobe est parfois uniformément arrondi, d’autres fois il présente divers plans déterminés par les inflexions des cartilages qui entrent dans sa structure ; il n’est pas rare alors, sur un nez sec et maigre, de voir le lobe se diviser en deux saillies étroites, séparées par un léger sillon vertical et dues aux deux cartilages qui entourent de chaque côté