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SQUELETTE DE LA TÊTE.


§ 1. — Crâne et moitié supérieure de la face.


Le crâne est une sorte de boîte osseuse, irrégulièrement ovoïde, qui surmonte le canal vertébral, avec lequel elle communique et dont elle a été regardée avec raison comme un renflement. Il loge l’encéphale, comme la colonne vertébrale renferme la moelle, qui n’est elle-même qu’un prolongement encéphalique.

Il forme toute la partie supérieure et postérieure de la tête. A sa moitié antérieure sont appendus les os de la face couronnée par le front, dont le squelette, l’os frontal, concourt d’autre part à fermer en avant la cavité crânienne.

C’est en arrière des os de la face que s’ouvre inférieurement le vaste orifice (trou occipital) qui fait communiquer la cavité crânienne avec le canal vertébral, de telle sorte que la partie supérieure de la colonne cervicale monte jusqu’au crâne, en arrière du squelette facial.

Pour faciliter la description, nous considérerons le squelette de la tête sous ses divers points de vue : plan antérieur, plan latéral, plan postérieur, plan inférieur et plan supérieur.


Plan antérieur. (Pl. 1, fig. 1.)


Toute la partie supérieure du squelette de la tête est formée par l’os frontal, dont il importe d’énumérer, à notre point de vue spécial, les caractères suivants.

Chez les très jeunes sujets, il est divisé de haut en bas, sur la ligue médiane, par une suture denticulée qui disparaît généralement, vers l’âge de deux ans, par la fusion complète des deux moitiés de l’os ; mais il n’est pas rare d’en constater encore les traces dans la seconde enfance et parfois même chez les sujets d’un âge plus avancé.

De chaque côté, vers le milieu de l’os, existent deux saillies symétriques (bosses frontales) marquant la place des points d’ossification des deux moitiés. Ces saillies sont plus accusées dans l’enfance ; elles sont exagérées sur les crânes déformés par le rachitisme.

Au-dessus de la racine du nez, on note une petite saillie médiane qui correspond à l’excavation (sinus frontaux) dont est creusé l’os à ce niveau ; c’est la bosse nasale, que les reliefs des muscles voisins transforment sur le vivant en une dépression. — De la bosse nasale partent latéralement et s’élèvent obliquement en haut deux saillies allongées qui supportent les sourcils (arcades sourcilières), au-dessous desquelles deux arêtes curvilignes terminent par en bas cette partie du frontal et sont désignées sous le nom d’arcades orbitaires. Les arcades orbitaires se joignent par leurs deux extrémités aux autres os de la face les extrémités externes, ou apophyses orbitaires externes, avec les angles supérieurs