Aller au contenu

Page:Richer - Anatomie artistique, 1.djvu/203

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
191
FORMES EXTÉRIEURES DU TRONC.

est très oblique en bas et en dehors. C’est donc à tort que les auteurs classiques établissent entre les deux une relation de cause à effet.

Le simple examen du nu suffit pour se convaincre que le pli fessier est rattaché aux parties profondes par des adhérences solides. Par exemple, dans l’attitude hanchée, le pli fessier du côté de la jambe portante se creuse profondément et forme comme un lien qui enserre solidement la racine du membre à sa partie interne, pendant que, du côté opposé, il suit le mouvement du bassin qui penche, descend plus bas et tend à s’effacer.

L’anatomie nous donne la raison de ces apparences. Ainsi que nous l’avons vu dans la partie anatomique, la face profonde de la peau non seulement contracte, au niveau du pli fessier, des adhérences avec l’aponévrose fémorale qui elle-même prend insertion à l’ischion, mais elle est rattachée au même os directement par de solides trousseaux fibreux signalés dernièrement par mon ami Paul Poirier, chef des travaux anatomiques à la Faculté[1].

Il en résulte entre le pli cutané et le bassin une connexion intime qui fait que l’un suit les mouvements de l’autre. On peut constater en effet que, si le bassin s’élève d’un côté, il entraîne avec lui le pli fessier du même côté qui se trouve alors situé sur un plan plus élevé que celui du côté opposé, et inversement, comme nous venons de le voir, dans la station hanchée.

Une autre conséquence de cette disposition, c’est que la graisse de la région est en quelque sorte contenue dans une espèce de poche formée inférieurement par les adhérences fibreuses qui vont de la peau à l’ischion, et qui, l’empêchant de descendre vers la cuisse augmente la saillie de la fesse ; C’est dans cette même poche que se trouve retenue une partie de la masse charnue du muscle qui, dans le relâchement complet, retombe en bas et en dedans sous l’influence de la pesanteur.

Quand le tronc se fléchit en avant, comme nous le verrons plus loin, le pli-fessier tend à disparaître, et le muscle contracté dessine sa forme très exactement sous la peau avec son bord inférieur très oblique en bas et en dehors. (Voy. pl. 94.)

Les attaches du pli fessier à l’ischion n’existent que dans sa partie interne où il est profond ; en dehors, ainsi que nous l’avons déjà dit, le pli fessier se perd avant d’atteindre la face externe de la cuisse, et il est remplacé par un plan incliné qui descend vers la cuisse et ménage une transition entre les deux régions voisines. Ce plan incliné est vraiment dû au muscle fessier lui-même.

Il existe quelquefois un second pli fessier situé un peu au-dessous et en dehors du précédent.

L’articulation de la hanche proémine en dehors. La saillie est formée par le grand

  1. Communication orale.