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Page:Richer - Anatomie artistique, 1.djvu/213

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FORMES EXTÉRIEURES DU TRONC.


§ 1. — Mécanisme articulaire.


C’est dans la colonne dorsale et lombaire que se trouve le siège articulaire des divers mouvements du tronc ; mais ces mouvements sont bien inégalement répartis entre les deux parties du rachis.

Ils sont, en effet, très minimes dans la région dorsale, et il suffira de les avoir signalés. Mais ils n’en sont pas absents, et c’est une erreur de croire que l’adjonction latérale des arcs costaux transforme la colonne dorsale en une tige rigide et immuable, n’étant plus susceptible de déplacement que dans son ensemble. Tous les mouvements de la colonne lombaire qui sont si étendus y retentissent à un certain degré, soit dans le même sens pour accroître le mouvement produit, soit en sens contraire pour le corriger, pour ainsi dire, par un déplacement dit de compensation[1].

La région lombaire du rachis, sans être aussi mobile que la région cervicale, n’en est pas moins douée de mouvements très étendus s’exécutant dans tous les sens. Ils dirigent les mouvements du torse, qui peuvent être réduits à trois sortes de mouvements principaux :

1° Autour d’un axe transversal (flexion et extension) ;

2° Autour d’un axe antéro-postérieur (inclinaison latérale) ;

3° Autour d’un axe vertical (torsion et rotation).

Dans la flexion, la cage thoracique se rapproche du bassin, et la colonne vertébrale se courbe en avant, la région dorsale accentuant sa courbure normale, la région lombaire, au contraire, effaçant la sienne pour en affecter une nouvelle en sens inverse. De telle sorte que toute la colonne dorso-lombaire suit une même direction curviligne à concavité antérieure. Le point le plus mobile m’a paru se trouver dans la partie supérieure de la région lombaire ; mais il y a de grandes variations individuelles.

Ce mouvement est limité par la résistance à la compression de la partie antérieure des disques intervertébraux, et par la distension des ligaments surépineux et interépineux. (Voy. pl. 7.)

L’extension se produit en vertu du redressement de la région dorsale et de l’exagération de la courbure normale de la région lombaire. Sa limite est plus rapidement atteinte que celle de la flexion.

Dans l’inclinaison latérale, les côtes arrivent presque au contact de la crête de l’os des

  1. C’est surtout dans les attitudes vicieuses et pathologiques de la colonne vertébrale que se retrouve ce mécanisme compensateur ; mais il n’en existe pas moins à l’état normal.