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Page:Richer - Anatomie artistique, 1.djvu/232

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MORPHOLOGIE.


§ 1. — Mécanisme.


En tournant sur elle-même, la tête de l’humérus, par sa partie articulaire à peu près sphérique, glisse sur la cavité glénoïde de l’omoplate, et ce mouvement s’exécute autour d’un axe qui passe par le centre de la tête humérale et se continue par en bas avec celui autour duquel se font les mouvements de pronation et de supination de l’avant-bras. Son étendue ne dépasse pas l’angle droit, ainsi qu’il est facile de s’en rendre compte sur le vivant, en prenant l’épitrochlée comme point de repère. On voit, en effet, que cette éminence osseuse décrit dans ce mouvement à peine un quart de cercle. Mais ce mouvement de rotation, ainsi commencé au bras par la rotation de l’humérus, est continué à l’avant-bras par les mouvements de pronation et de supination.

Ces derniers mouvements se passent dans les articulations qui réunissent les deux os de l’avant-bras par leurs extrémités inférieures et supérieures. Dans l’articulation supérieure, la tête du radius tourne sur elle-même au milieu du ligament annulaire qui l’entoure ; dans l’articulation inférieure, l’extrémité inférieure du radius, entraînant la main avec elle, décrirait autour de la tête du cubitus, si on la supposait immobile, un arc comprenant environ les deux tiers de sa circonférence.

Mais dans ce mouvement de rotation de l’avant-bras, le radius n’est pas, ainsi qu’on l’enseigne généralement, le seul os qui se déplace. Le cubitus y contribue également par un mouvement en sens inverse, ainsi que nous l’avons indiqué plus haut. (Voy. p. 49.) Pour bien étudier ce mouvement à l’état d’isolement, il faut le considérer, l’avant-bras ayant été préalablement fléchi. On constate, en effet, que cette flexion n’entrave en aucune façon la rotation des deux os de l’avant-bras, qui devient absolument indépendante de la rotation de l’humérus. Si l’on recherche alors quelle est la situation relative des deux os de l’avant-bras aux divers degrés du mouvement de rotation, on remarque ce qui suit. Dans l’attitude de supination, les deux os sont étendus côte à côte et parallèlement, mais non tout à fait dans le même plan, le radius étant situé sur un plan un peu antérieur à celui du cubitus. Aussitôt que le mouvement de pronation commence, la tête du radius roule dans son anneau cubito-fibreux, et les extrémités inférieures des deux os se déplacent en sens inverse : le radius vient en avant, le cubitus passe en arrière. Au fur et à mesure que la pronation s’accentue, le croisement des deux os s’accuse davantage. Enfin à la limite du mouvement, l’extrémité inférieure du cubitus devient externe et l’extrémité inférieure du radius devient interne ; mais les deux os n’arrivent pas à se placer dans le même plan transversal qu’ils occupaient au début du mouvement. Ils demeurent dans un plan