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Page:Richer - Anatomie artistique, 1.djvu/238

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MORPHOLOGIE.


Article X. — MOUVEMENTS DES DOIGTS.


§ 1. — Mécanisme et action musculaire.


Dans la flexion, les différents segments des doigts arrivent à former entre eux un angle droit, généralement dépassé dans l’articulation phalango-phalangienne. Il faut faire une exception toutefois pour le pouce, dont l’angle de flexion est moindre. Dans l’extension, les phalanges se placent en ligne droite. Ce mouvement a généralement plus d’étendue dans les articulations métacarpo-phalangiennes, et les doigts forment un angle obtus ouvert en arrière avec le dos de la main.

Il y a d’ailleurs, sous ce rapport, de grandes variétés individuelles. Les mouvements de l’index ont une grande liberté, mais les trois derniers doigts sont plus ou moins dépendants les uns des autres.

Les mouvements de flexion et d’extension existent seuls entre les diverses phalanges, mais les articulations métacarpo-digitales sont en outre susceptibles de mouvements de latéralité, en vertu desquels les doigts s’éloignent de l’axe de la main (abduction) ou s’en rapprochent (adduction).

Le pouce doit ses mouvements étendus et variés à la mobilité du premier métacarpien, d’où résultent les mouvements d’opposition. Nous avons insisté plus haut sur l’attitude normale du pouce placé sur un plan antérieur et dirigé la face palmaire un peu en dedans. Dans les mouvements d’opposition, la face palmaire de la phalangette du pouce s’oppose successivement à l’extrémité des autres doigts. Ce mouvement est secondé, pour le petit doigt, par la mobilité très grande des deux derniers métacarpiens et surtout du cinquième qui vient, par un mouvement analogue, à la rencontre du premier.

L’action musculaire qui dirige tous les mouvements des doigts est fort complexe. Sa connaissance, indispensable au médecin, nous semble inutile aux artistes. Il nous suffira de rappeler qu’un certain nombre des muscles qui meuvent les doigts ont leur corps charnu à l’avant-bras, dont le modelé devra donc subir des changements, même dans les mouvements limités aux doigts.

Je signalerai en outre l’action synergique des fléchisseurs des doigts et des extenseurs du poignet dans le poing fermé, et celle du cubital postérieur dans les mouvements d’abduction du pouce.