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Page:Richer - Anatomie artistique, 1.djvu/83

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GÉNÉRALITÉS.

jours à l’extérieur, si le muscle est superficiel. La dernière est capitale en physiologie, car elle indique seule le degré de raccourcissement dont le muscle est susceptible, et par suite l’étendue possible du mouvement qu’il doit effectuer.

Dans les exemples que nous avons cités plus haut, les fibres charnues d’un même muscle ont toutes la même longueur ; mais il n’en est pas nécessairement ainsi, et c’est particulièrement dans les muscles plats qu’on observe des différences dans la longueur des fibres charnues qui les composent.

Tous les muscles sont renfermés dans de véritables gaines formées par les aponévroses de contention ou fascias. C’est ainsi que leur situation réciproque est maintenue, car toutes les gaines d’une même région sont d’autre part étroitement unies par leur surface en contact. Ces aponévroses, naissant des saillies osseuses, sont parfois renforcées par des expansions des tendons. Quelques muscles s’y attachent directement, c’est-à-dire qu’ils ont, comme le tenseur du fascia lata, par exemple, un tendon membraniforme qui joue le rôle d’aponévrose de contention à l’égard d’autres muscles. Enfin, ces enveloppes aponévrotiques sont d’épaisseur fort variable suivant les régions. Elles exercent sur les muscles contenus dans leur gaine une compression permanente qui augmente la puissance de la contraction.

Sans entrer dans de grands détails sur le phénomène si complexe de la contraction musculaire, je ne puis me dispenser d’en dire ici quelques mots.

La fibre musculaire rouge est le tissu générateur du travail mécanique, tandis que le tendon n’est qu’un organe inerte de transmission. C’est la fibre rouge qui possède cette propriété, désignée sous le nom de contractilité et qui consiste dans son raccourcissement sous l’influence d’un excitant (influx nerveux, électricité, agents mécaniques, etc.). Elle est, en outre, douée d’élasticité, c’est-à-dire qu’elle se laisse distendre par des tractions pour reprendre ensuite sa forme primitive.

Quand le muscle est libre par ses extrémités, il est mou, comme fluctuant, qu’il soit à l’état de contraction ou de repos. Il ne devient dur que sous l’influence de la traction de ses deux extrémités, d’où il résulte que la dureté du muscle n’est pas un signe de son degré de contraction, et qu’un muscle tendu par l’action de l’antagoniste, ou simplement par l’éloignement mécanique de ses points d’attache, peut être aussi dur qu’un muscle contracté. Le muscle libre par ses extrémités se ramasse, au moment de la contraction, en une masse globuleuse qui occupe à peine le tiers de sa longueur primitive. Sur le vivant, dans les conditions physiologiques, le raccourcissement ne dépasse guère le tiers de cette longueur.

La quantité de travail dont un muscle est capable est proportionnelle à la quantité de substance active qu’il renferme, c’est-à-dire au poids de ses fibres rouges. Mais le travail ne saurait être le même suivant que le même poids est composé d’une certaine quantité de