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Page:Richer - Anatomie artistique, 1.djvu/85

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GÉNÉRALITÉS.

tour à tour en sens opposé. Quand un mouvement se produit dans un sens sous une action musculaire donnée, il existe toujours une puissance musculaire opposée destinée à produire le mouvement en sens inverse et à ramener le membre déplacé à la position du point de départ.

Les muscles agissant dans une direction donnée (les fléchisseurs, par exemple) sont les antagonistes des muscles agissant en sens opposé (les extenseurs).

Il importe de résumer ici certaines lois qui président au jeu complexe du système musculaire.

Le muscle, même à l’état de repos, est toujours dans un certain degré de tension, et lorsque, sur le vivant, on sectionne un muscle par le milieu, on voit les deux fragments s’écarter l’un de l’autre. Cette tension a été désignée par les auteurs sous le nom de tonicité.

Un muscle ne se contracte jamais seul. Non seulement son action est accompagnée d’un ou de plusieurs des muscles congénères qui concourent au même but, mais les muscles antagonistes eux-mêmes entrent en contraction. Leur action a pour effet de modérer et de rendre plus précis le mouvement provoqué par les premiers, si bien qu’il est faux de dire que dans la flexion, par exemple, les seuls muscles fléchisseurs se contractent. Quel que soit le mouvement à produire, les groupes antagonistes entrent en même temps en action, et le sens du mouvement (flexion ou extension) n’est déterminé que par la prédominance d’action d’un groupe sur son antagoniste, des fléchisseurs, par exemple, sur les extenseurs, ou vice versa. Enfin, tous les segments du squelette ayant une certaine mobilité les uns sur les autres, il faut, pour qu’un muscle déplace avec sûreté et précision l’os attaché à l’une de ses extrémités, que celui sur lequel prend insertion son autre extrémité devienne fixe et soit, par suite, immobilisé par la contraction des autres muscles qui s’y attachent. C’est ainsi que, dans les mouvements un peu violents, cette contraction synergique gagne de proche en proche jusqu’aux parties les plus éloignées de la région du corps siège de l’action.

Pour terminer ces quelques considérations générales, je dégagerai des données précédentes les points principaux qui intéressent plus particulièrement la forme extérieure.

1° A l’endroit où elles s’attachent sur les fibres aponévrotiques, les fibres charnues forment un relief parfaitement appréciable sous la peau, et que la contraction musculaire, en augmentant le volume de la portion charnue, met encore plus en évidence. Le modelé d’un muscle superficiel sera donc marqué de dépressions au niveau de ses portions aponévrotiques, abstraction faite de la saillie que peut faire le tendon lui-même.

2° Les longueurs relatives du corps charnu et des fibres tendineuses pour un même muscle ne sont pas les mêmes chez tous les individus. Il y a à ce sujet de grandes variétés. La partie charnue étant la partie essentielle du muscle, je désignerai sous le nom de muscle long celui dont le corps charnu est relativement plus long, et, de même, muscle court celui dont le