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Page:Richer - Anatomie artistique, 1.djvu/9

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XI
AVERTISSEMENT.

Sans se perdre dans des considérations d’esthétique tout au moins superflues, l’anatomiste qui veut servir l’art ne doit avoir qu’un but : se borner en toute indépendance d’esprit et sans phrases à montrer la nature vivante telle qu’elle est, dans sa forme extérieure et dans les parties profondes en relation de cause à effet avec celle-ci. Il doit chercher non pas tant à décrire qu’à montrer et à expliquer. Deux qualités lui suffisent : la clarté et la précision.

C’est dans ce but que, à l’exemple de Gerdy, j’ai subdivisé la surface du corps humain en un certain nombre de régions et fixé, dans une nomenclature spéciale, le nom de ces diverses régions et des détails morphologiques, plans, saillies ou dépressions qui les remplissent. C’était nécessaire pour faciliter et éclairer toute cette étude, permettre les comparaisons d’une même partie chez différents sujets, ou chez un même sujet dans des mouvements différents. En effet, si l’on s’entend généralement, lorsque l’on parle du pied, de la main, du poignet ou de la jambe, et si à ce propos notre division paraît puérile, on verra combien elle était utile pour définir les limites des régions secondaires du tronc. Sous ce rapport, la morphologie humaine est moins précise et moins connue que la morphologie du cheval.

Les planches consacrées à la représentation du nu forment deux séries. La première série, correspondant aux planches anatomiques, les complète en figurant l’homme dans la même attitude de convention.

Trois d’entre elles, qui représentent le corps tout entier et sous ses diverses faces, constituent une véritable topographie de la forme.

Sur les autres, les grands segments du corps, pris isolément, permettent d’étudier la morphologie de chaque région jusque dans ses moindres détails. On trouvera, en outre, dans le texte, des croquis destinés à établir la comparaison entre la morphologie de l’homme et celle de la femme.

Les dessins de la deuxième série sont destinés à montrer les changements que les différents mouvements du corps produisent dans la forme extérieure. Ils constituent une partie fort importante dans l’ouvrage, et tous ceux qui précèdent n’en sont pour ainsi dire que la préparation.

Comme il était impossible de représenter tous les mouvements du corps dans leur presque infinie variété, il a fallu faire un choix et procéder par analyse. Les mouvements d’ensemble ne se composent que des mouvements partiels des diverses parties. Ces derniers seuls ont donc été pris pour objectif. Enfin les