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Page:Richer - Anatomie artistique, 1.djvu/99

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MUSCLES DU TRONC ET DU COU.

suivant leurs insertions. Ils doivent être confondus, au point de vue de la morphologie, en une même masse comblant, à la partie postérieure du tronc, la large gouttière limitée en dedans par la crête épinière et en dehors par l’angle des côtes et la tubérosité iliaque.

Cette masse charnue, puissante dans la partie inférieure, diminue d’épaisseur au fur et à mesure qu’elle s’élève pour se prolonger jusqu’au cou par l’intermédiaire des faisceaux de renforcement. On peut la diviser en deux régions : région lombaire (ou spinaux lombaires) et région dorsale (ou spinaux dorsaux).

Cette division, que la morphologie légitime, est également consacrée par la physiologie, ainsi que l’a démontré Duchenne de Boulogne.

Spinaux lombaires. — Très épais, présentant à la coupe une section ovoïde, les spinaux lombaires comblent l’espace vide entre la cage thoracique et le bassin, en arrière du carré lombaire. Leur face superficielle est occupée, en bas et en dedans, par une large aponévrose, signalée déjà à propos des insertions. En dehors, les fibres charnues descendent plus ou moins près de l’insertion inférieure à la crête iliaque (angle rentrant), et s’attachent sur l’aponévrose en suivant une ligne courbe à convexité interne et qui se dirige de bas en haut et de dehors en dedans. Ce corps charnu forme en dehors, à la région des reins, un relief très appréciable qu’une flexion légère du tronc met bien en lumière ce relief est limité en dedans par un sillon oblique qui répond à l’insertion des fibres charnues sur l’aponévrose. Ce sillon ne doit pas être confondu avec celui qui est formé par la ligne d’insertion des fibres charnues du grand dorsal sur leur aponévrose d’insertion et qui est situé en général au-dessus et en dehors. En dedans de ce relief, on observe, dans certains mouvements du tronc, une saillie en forme de corde qui limite le sillon lombaire médian et qui est due aux fibres charnues profondes contenues par l’aponévrose superficielle.

Spinaux dorsaux. — A la région dorsale, ces muscles n’intéressent la forme extérieure que dans la moitié inférieure du dos. Ils présentent une surface arrondie limitée en dehors par le sillon latéral du dos répondant à l’angle des côtes, et visible surtout dans l’élévation du bras.

Enfin on observe parfois, au niveau de l’angle inférieur du trapèze, un relief arrondi formé par les fibres charnues du long dorsal.

Action. — Malgré la diversité de leurs insertions supérieures, les spinaux impriment à la colonne vertébrale un même mouvement oblique d’extension et d’inflexion latérale du côté correspondant à l’excitation.

Seuls les faisceaux interépineux du long dorsal produisent l’extension directe. Duchenne de Boulogne a démontré que les spinaux, dans la région lombaire, avaient une action indépendante des spinaux de la région dorsale. Les premiers imprimant à la colonne vertébrale une courbure dorso-lombaire, les seconds une courbure dorso-cervicale, ces deux courbures