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Page:Richet - L’Anaphylaxie, 1911.djvu/262

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L’ANAPHYLAXIE

tenir son existence, il faut encore que ces individus restent semblables a eux-mêmes. Si des substances hétérogènes pouvaient impunément pénétrer dans l’organisme, et modifier ses propriétés chimiques fondamentales, pénétrant dans le protoplasma pour en altérer la nature, alors c’en serait fait de la constitution somatique de chaque espèce animale, fruit d’une lente et ancestrale acquisition. Tout ce progrès acquis par les sélections et les hérédités serait perdu, et nous serions à la merci des hasards, des accidents, des événements de chaque jour, capables de modifier, suivant de fâcheuses formules, l’état actuel optimum en lequel nous sommes. Il faut que l’être soit stable, et c’est pour le maintien de cette stabilité qu’il réagit avec tant d’énergie aux atteintes chimiques qui peuvent l’affecter. Pour l’état optimum du cobaye, il ne faut pas que les sérums de lapin et de chien puissent remplacer son sérum de cobaye, et alors il y a violente