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Page:Richomme - Contes chinois, précédés d'une Esquisse pittoresque de la Chine, 1844.pdf/100

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mation, en exportent annuellement pour la valeur de 35 000 000 de livres. Le nouveau traité de commerce augmentera peut-être les relations avec les étrangers, puisque cinq ports, au lieu d’un, sont aujourd’hui ouverts à leurs vaisseaux ; mais, à l’exception du thé, les Chinois ne vendent pas immensément de leurs productions. Depuis qu’on a transporté en Europe une quantité prodigieuse de porcelaines et d’ouvrages vernis, et surtout depuis que nos artistes ont imité ces ouvrages (la porcelaine façon de la Chine a été inventée en 1680 par le saxon Tschirnhaus), tous ces petits objets d’art ont bien perdu de leur ancien prix, et, d’un autre côté, beaucoup de marchandises d’Europe sont tombées dans le même décri à la Chine. Il est assez curieux, cependant, de constater qu’il se fait encore un commerce énorme de parasols et d’éventails chinois, et cela s’explique très-bien pour ce dernier article. En effet, indépendamment de leur beauté, ces éventails, malgré un droit protecteur très-fort et malgré les frais de transport, se vendent en Europe plus de cent pour cent au-dessous du prix de revient de nos fabriques[1].

La monnaie chinoise s’appelle taël ; un taël vaut 8 fr. 50 c. Les pièces les plus communes ont la forme de nos anciens deniers, avec un trou carré au milieu qui sert à les enfiler. C’est à Pékin

  1. Gazette des Tribunaux du 19 juillet 1844. — S’il faut en croire un journal anglais, le commerce du Céleste Empire aurait déjà une plus grande extension : « Les Chinois, dit-il, exportent à l’étranger, non-seulement beaucoup d’articles ordinaires dans le commerce, mais encore beaucoup d’articles curieux inconnus en Europe. Ainsi, ils exportent annuellement, terme moyen, 2 000 caisses de parapluies de papier ; ils vendent aussi aux barbares une grande quantité de bracelets de verre ; environ cinq mille caisses d’armes à feu par an (ce qui nous paraît assez peu probable) ; beaucoup de tableaux, dont une partie à l’huile, et dix mille peintures au moins sur papier de riz ; enfin ils s’occupent aussi de la préparation des fruits et des viandes qu’ils vendent aux étrangers. D’un autre côté, on importe en Chine un nombre considérable de nids d’oiseaux, qui font un mets fort goûté dans le pays, et une racine, appelée pont-choue, dont on fait de l’encens. » Morning Advertiser, juillet 1844.