Aller au contenu

Page:Richomme - Contes chinois, précédés d'une Esquisse pittoresque de la Chine, 1844.pdf/109

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ignorance aussi complète, à avoir des notions si précises d’astronomie ? Dès les temps les plus reculés, les Chinois avaient inventé la boussole[1] et étudiaient avec soin le mouvement des corps célestes. Hoang-Ti créa, près de trois mille ans avant Jésus-Christ, un tribunal des affaires célestes pour régler le calendrier et les saisons. « Yao, dit le premier des King ou livres sacrés, ordonna à ses ministres Hi et Ho de suivre exactement et avec attention les règles pour la supputation de tous les mouvements des astres, du soleil et de la lune. » L’astronomie fut toujours en grand honneur à la Chine, et le tribunal des mathématiques, qui fut au dernier siècle présidé par le savant missionnaire jésuite, le P. Verbiest, a pour mission de composer tous les ans un calendrier et d’avertir l’Empereur des phénomènes célestes. Si, dans ce dernier cas, les astronomes manquent à leur devoir, ils sont punis, non pas de mort, comme on l’a dit, mais de la privation de leurs appointements ou de leur charge. Lorsque le tribunal des mathématiques à précisé le jour et l’heure d’une éclipse, le ministre des Rites en instruit le peuple et prescrit des cérémonies pour conjurer le phénomène. « Les éclipses de soleil, dit un jésuite, le P. Gaubil, sont regardées en Chine comme de mauvais présages et comme un avis donné à l’Empereur pour examiner ses fautes et se corriger. De là vient qu’une éclipse de soleil a toujours été regardée comme une affaire de conséquence pour l’État. De là vient aussi qu’on a toujours été fort attentif au calcul et à l’observation de ces météores et aux cérémonies à faire dans ces conjonctures. » Cinq astronomes placés sur la tour de l’observatoire de Pékin s’occupent jour et nuit à étudier le cours des astres. Toutes les éclipses mentionnées par les Chinois ont été calculées par les savants modernes qui ont rendu

  1. Peut-être dès 1110 ans av. J.-C.. C’était une petite boîte en forme de pavillon, dans laquelle était une main qui indiquai le sud.