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Page:Richomme - Contes chinois, précédés d'une Esquisse pittoresque de la Chine, 1844.pdf/122

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nous sont fournis par un curieux document ; c’est un règlement d’études et de discipline, adopté dans les écoles primaires, et composé par un lettré de la province de Nankin, vers l’an 1700, sous le règne de l’empereur Kang-hi[1].

En même temps que les élèves apprennent à lire, ils s’exercent à tracer les caractères avec le pinceau. On leur donne d’abord de grandes feuilles écrites ou imprimées en caractères rouges assez gros. Ils ne font que couvrir les traits d’une couleur noire avec leurs pinceaux, puis, lorsqu’ils ont appris à former ces gros caractères, on leur en donne d’autres plus petits et noirs. L’enfant place un papier transparent sur l’exemple et calque les traits sur la forme de ceux qui sont dessous. On voit que c’est la méthode graduelle qui est employée en Europe. De même pour la lecture et l’étude des livres ; l’élève ne quitte un ouvrage que lorsqu’il le sait par cœur et surtout lorsqu’il a bien compris non-seulement le sens général de chaque phrase, mais encore la force et la valeur de chaque expression. Les maîtres doivent cultiver l’intelligence plus que la mémoire. Aussi dans chaque leçon donnent-ils toutes les explications nécessaires pour bien comprendre le texte, accompagnant ces renseignements historiques ou philologiques de bons conseils et de sages préceptes. Suivant l’expression chinoise, il leur est enjoint de développer le précepte et de discuter l’exemple. Après ces premières études on applique les enfants à la composition du Ven-Chang ; c’est une matière qu’on leur donne à développer. On prend pour sujet une sentence tirée des King (livres sacrés, ouvrages d’histoire et de philosophie dont la plupart sont de Confucius). Souvent ce sujet ne consiste que dans un simple

  1. Ce règlement, qui présente un tableau fidèle de l’intérieur d’une école chinoise, et ne contient pas moins de cent articles, se trouve dans un ouvrage intitulé : kia-phao-tsiouen-tsi (Collection complète des joyaux de famille) ; il a été traduit, par M. Bazin aîné (Journal de l’Instruction publique, mars 1859).