Aller au contenu

Page:Richomme - Contes chinois, précédés d'une Esquisse pittoresque de la Chine, 1844.pdf/14

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et l’empire Birman. De hautes et nombreuses chaînes de montagnes le coupent en tous sens : certains géographes portent à plus de cinq mille le nombre de ces montagnes, dont beaucoup sont couvertes à leur sommet de neiges perpétuelles. Ces barrières naturelles isolent, pour ainsi dire, la Chine du reste du globe. La Grande Muraille, merveilleux monument de patience et de travail, fût bâtie, il y a plus de deux mille ans, pour défendre la Chine contre les invasions des Tartares. On prétend que plusieurs millions d’hommes furent employés pendant dix ans à ces immenses fortifications qui s’étendent dans un espace de cinq à six cents lieues. L’épaisseur de la muraille est telle que six hommes à cheval peuvent la parcourir à son sommet ; presque partout elle a vingt ou vingt-cinq pieds d’élévation. D’espace en espace elle est percée de portes, et flanquée de hautes tours. Un savant anglais a calculé que les matériaux de la Grande Muraille seraient plus que suffisants pour bâtir un mur qui ferait deux fois le tour du globe et qui aurait six pieds de hauteur sur deux d’épaisseur. Ce travail gigantesque a été fait avec tant de soin et d’habileté, qu’il subsiste encore en entier.

Deux grands fleuves navigables arrosent la Chine de l’ouest à l’est ; le Kiang (ou le fleuve par excellence), qui a sept lieues à son embouchure dans la mer Jaune, où il termine un cours de six cents lieues de longueur : et le Hoang-ho (ou fleuve Jaune). D’autres rivières moins considérables et une multitude de canaux sillonnent en tous sens le pays et contribuent en même temps à la fertilité des terres et à l’activité du commerce. C’est une des sources de la prospérité du pays. Ainsi dans une seule plaine, dont le circuit n’embrasse pas plus de six lieues, on compte soixante-six canaux, dérivés à droite et à gauche d’un canal principal qui traverse toute la plaine.

Le plus beau travail en ce genre est le Yun-lean (ou canal royal), qui, soit par son propre cours, d’environ trois cents