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Page:Richomme - Contes chinois, précédés d'une Esquisse pittoresque de la Chine, 1844.pdf/152

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lez-vous que personne ne mérite un châtiment, encore moins la mort, qu’il n’ait commis des fautes ou des crimes volontairement et à bon escient. » Commencez donc par instruire le peuple, et punissez ensuite ceux qui, malgré renseignement qu’ils auront reçu, manqueront à leurs devoirs. »

La multitude applaudit, et se retira en chantant les louanges de son magistrat.


III


Aux environs de la ville étaient des pavillons publics, élevés sur des tertres, et d’où l’on pouvait admirer le riant tableau de la campagne. Sur l’un de ces tertres, célèbre encore aujourd’hui sous le nom de tertre des abricots (hing-tan), un sage avait établi une espèce de lycée dont les leçons étaient suivies par plus de trois mille hommes de toutes conditions. Il y expliquait les écrits des anciens philosophes et rappelait au peuple les préceptes de vertu que la corruption du siècle avait fait oublier. On écoutait le vieillard avec admiration, et la moindre de ses paroles était, recueillie par douze disciples, les compagnons fidèles du maître.

Ce grand philosophe n’était autre que l’ancien chef de la justice de Tséou, et nous l’avons vu enfant à l’école de Siang, sous le nom de Tchoung-ni. Depuis son entrée dans la vie publique, il portait le nom de Khoung-tseu (Confucius), et il avait amplement justifié les espérances qu’il donnait dans sa jeunesse. Après avoir exercé pendant longtemps, avec un zèle et une intelligence remarquables, les fonctions les plus difficiles de la magistrature, il parcourait tout l’Empire en prêchant, malgré les persécutions, une nouvelle religion qui existe encore aujourd’hui. Il mourut dans un âge avancé lais-