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Page:Richomme - Contes chinois, précédés d'une Esquisse pittoresque de la Chine, 1844.pdf/51

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périal ; c’est, comme nous l’apprennent les récits des lords Macartney et Amherst, une politesse prescrite par l’étiquette pour les visiteurs de haut rang. Ils s’excusèrent de ne pas nous faire saluer par les forts, donnant pour prétexte que le bruit de l’artillerie pourrait inquiéter les bâtiments de l’escadre et occasionner une méprise en faisant croire à nos compatriotes que nous étions peut-être engagés dans un combat. Il n’y avait pas à douter que cette dérogation aux lois de l’étiquette ne vint de leur répugnance à faire voir ou entendre à la population les honneurs qu’ils rendaient aux visiteurs barbares. Ils montèrent dans notre canot, firent aussitôt circuler leurs tabatières d’agate, et devinrent en peu de temps très-familiers. L’homme au bouton bleu était surtout très-communicatif ; il nous demandait nos noms, nos professions, et nous racontait tout au long les exploits de sa vie militaire ; il convint même en confidence que dans ses appartements secrets il se livrait quelquefois au dangereux plaisir de fumer de l’opium. Le bouton rouge, qui semblait d’un caractère plus morose, le rappelait souvent à l’ordre, comme s’il eut craint quelque indiscrétion du naturel causeur de son collègue.

« Une heure après, nous arrivâmes au débarcadère ; un pont de bateaux avait été construit à notre intention, pour nous permettre de traverser à pied sec les bancs de vase qui encombrent les deux rives du fleuve. Un chemin étroit nous conduisit à une sorte de


    brée. Troisième rang : une pierre bleu clair. Quatrième rang : une pierre bleu foncé. Cinquième rang : une pierre de cristal transparent. Sixième rang : une pierre blanc opaque. Septième, huitième et neuvième rang : bouton d’or. En costume de cour, ils portent sur la poitrine et sur le dos une pièce de soie magnifiquement brodée, variant avec le rang, et différant pour les mandarins civils de celle des mandarins militaires. Un grand chapelet, à grains de couleurs, se porte en collier, descend au-dessous de la taille et complète le costume. La sévérité avec laquelle le gouvernement, tient à toutes ces minuties de l’étiquette, est vraiment absurde ; c’est la Gazette de Pékin qui annonce officiellement l’époque où les mandarins doivent changer leur bonnet d’hiver contre le bonnet d’été, ou le bonnet d’été pour le bonnet d’hiver. (Seconde campagne de Chine, par K. S. Mackenzie, lieutenant au 90e régiment d’infanterie anglaise.)