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Page:Richomme - Contes chinois, précédés d'une Esquisse pittoresque de la Chine, 1844.pdf/82

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contre les actes de ses agents, sont examinés dans le conseil suprême, et reçoivent toujours une réponse. De trois en trois ans, les vice-rois adressent à Pékin la liste des mandarins chargés d’emplois civils ou militaires avec des notes sur leurs qualités ou leurs défauts, leur bonne ou leur mauvaise administration. L’Empereur se fait rendre compte de ce travail et punit ou récompense les mandarins, en les abaissant ou en les élevant d’une classe à une autre, souvent même en les privant de leurs emplois ou en leur infligeant des peines fort graves. Les ordres du chef de l’État, ainsi que les nouveaux édits, et enfin tous les actes officiels sont insérés dans le Moniteur impérial qui paraît tous les jours aux frais de l’État, sous le titre de Gazette de Pékin.


Les mandarins[1] civils, sur lesquels roule le gouvernement politique, sont désignés sous le nom de lettrés. Ce sont des savants qui, après plusieurs examens, sont parvenus au grade de docteur ; j’expliquerai plus tard en quoi consiste ce cours d’études. Les mandarins des lettres, au nombre de treize à quatorze mille, sont partagés en neuf classes ; ceux des premiers ordres exercent les principaux emplois de l’Empire. C’est parmi eux qu’on choisit les ministres d’État, les officiers des cours souveraines, les vice-rois, les gouverneurs des grandes villes, les trésoriers-généraux des provinces, etc. Les mandarins des autres classes sont soumis aux premiers, qui peuvent même leur faire donner la bastonnade ; ils exercent les emplois inférieurs de magistrature et de finance et ont le commandement des petites villes. Cette curieuse institution d’une oligarchie littéraire, sur laquelle

  1. Ce nom vient du mot portugais mandar, commander.