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Page:Richomme - Contes chinois, précédés d'une Esquisse pittoresque de la Chine, 1844.pdf/85

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se retrouve dans toutes les administrations de l’Empire, Dans l’armée comme dans les carrières civiles, les emplois les plus élevés n’appartiennent qu’au mérite. Ainsi, tous les officiers ont été simples soldats, et doivent se distinguer dans les concours annuels pour obtenir de l’avancement.


L’uniforme des soldats dépend de la fantaisie de chacun ; la veste est ordinairement faite d’étoffe de coton bleu clair doublée de rouge, ou bien rouge bordée de blanc. La tunique ou vêtement de dessous descend jusqu’aux genoux ; elle est le plus souvent de couleur bleue. Le nom du régiment est écrit sur le dos et sur la poitrine avec quelque devise menaçante pour effrayer l’ennemi. La coiffure est ordinairement un bonnet conique lait de tige de bambou et sur lequel est peinte une paire d’yeux énormes et terribles. Les boucliers portent également la figure d’un diable ou de quelque animal fantastique ; ces dessins sont censés devoir jeter l’épouvante dans l’armée ennemie. Les armes sont des fusils à mèche, des lances, des arcs et des épées doubles. Les Tartares et les Chinois se servent fort habilement de la lance et de l’arc, mais ils ne sont pas aussi heureux avec les fusils à mèche. La négligence avec laquelle ils manient leurs munitions est souvent fatale au soldat ; la mèche communique le feu à ses habits de coton ou à sa cartouchière qu’il porte sur la poitrine dans un étui de coton ou de cuir.

L’armée est répartie en huit divisions, distinguées chacune par la couleur de son drapeau ; la couleur jaune ou impériale est celle des troupes d’élite des Tartares ; puis, viennent le blanc, le rouge et le bleu ; les quatre autres drapeaux portent les mêmes couleurs, mais ils sont entourés d’une bordure de couleur différente. Chaque étendard tartare doit réunir autour de lui dix mille hommes.