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Page:Rider Haggard - Découverte des mines du roi Salomon.djvu/201

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sans courage pour parler ni pour manger. Heureusement Faoulata se fit notre providence ; de ses mains elle nous prépara un breuvage qui nous réconforta, et elle nous procura aussi un remède indigène dont les applications nous soulagèrent beaucoup. Good se fit apporter sa petite pharmacie ; il y trouva de quoi panser la blessure de sir Henry et la sienne. Nos derniers lambeaux de mouchoirs de poche servirent de bandages, et nous attendîmes le reste du temps, souvent le meilleur des médecins.

Nous essayâmes en vain de dormir. L’air était rempli des cris déchirants de ceux qui cherchaient et pleuraient leurs morts.

Vers le matin, les cris diminuèrent, puis s’éteignirent. On n’entendait plus qu’un cri sauvage tout près de notre hutte. C’était Gagoul, qui, seule, pleurait le roi mort. Je m’assoupis d’un sommeil agité de rêves terribles ; tantôt je me voyais sous le couteau du Koukouana qui, le matin, m’avait fait voir trente-six chandelles ; tantôt c’était Touala qui tombait à mes pieds et