Page:Rider Haggard - Découverte des mines du roi Salomon.djvu/317

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essayé de leur échapper, je n’ai pu. Ils ont tué Tom, mais ils n’ont fait aucun mal à ma bonne ni à moi ; ils disent qu’ils veulent nous échanger. Tâchez donc de les attaquer plutôt cette nuit. Ils vont se régaler tout à l’heure des trois bœufs qu’ils nous ont pris. J’ai mon pistolet ; si aucun secours ne vient, je m’en servirai une fois ; et vous n’oublierez pas, chers parents, votre petite Flossie. J’ai bien peur, mais je prie le bon Dieu. Il ne faut pas que j’écrive davantage. On commence à me regarder… »

Elle avait ajouté sur le pli : « Amitiés à M. Quatremain. Comme les Masai vont emporter le panier, il aura le lys. »

Ces derniers mots, écrits par une brave petite fille à l’heure d’un péril qui eût mis plus d’un homme sens dessus dessous, arrache au vieux Quatremain la seule larme qu’il ait versée depuis la mort de son fils. Mais ce n’est pas l’heure de pleurer, il faut agir.

Avec un fiévreux emportement on discute la situation. Quatremain veut se livrer, Mackenzie repousse son dévouement, Curtis et Good jurent qu’ils iront mourir avec lui, les parents ne veulent pas survivre à leur fille ; bref, il est résolu que