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Page:Rider Haggard - Découverte des mines du roi Salomon.djvu/51

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sont des jardins potagers, des plantations de cannes à sucre, avec çà et là une maison blanche pour égayer le paysage. Pour moi, le plus beau paysage est incomplet s’il ne porte indice de la présence de l’homme. Peut-être ai-je ce sentiment parce qu’en vieux chasseur, j’ai beaucoup vécu dans la solitude et, qu’à cause de cela même, j’apprécie la société.

Le soleil était couché quand on arriva à Durban, et, au lieu de débarquer, nous allâmes dîner. Lorsque nous remontâmes sur le pont, la lune éclairait toute la mer et faisait pâlir les feux des phares. Le vent de la côte nous apportait des senteurs d’épices, les maisons étaient étoilées de lumière. C’était une de ces belles nuits comme on n’en voit qu’au sud de l’Afrique ; elle répandait un grand sentiment de calme, de paix dans l’âme humaine, comme la lueur jetait son manteau d’argent sur les flots et la rive.

Nous contemplions cette belle scène, silencieux et émus.

Enfin, sir Henry rompit le silence.