Page:Rimbaud - Poésies complètes, Vanier, 1895.djvu/53

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L’ORGIE PARISIENNE
OU
PARIS SE REPEUPLE


Ô lâches, la voilà ! dégorgez dans les gares !
Le soleil expia de ses poumons ardents
Les boulevards qu’un soir comblèrent les Barbares.
Voilà la Cité belle assise à l’occident !

Allez ! on préviendra les reflux d’incendie,
Voilà les quais ! voilà les boulevards ! voilà,
Sur les maisons, l’azur léger qui s’irradie,
Et qu’un soir la rougeur des bombes étoila.

Cachez les palais morts dans des niches de planches !
L’ancien jour effaré rafraîchit vos regards.
Voici le troupeau roux des tordeuses de hanches,
Soyez fous, vous serez drôles, étant hagards !