Page:Rimbaud - Poésies complètes, Vanier, 1895.djvu/65

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Tu plongerais dans la luzerne
Ton long peignoir,
Divine avec ce bleu qui cerne
Ton grand œil noir,

Amoureuse de la campagne,
Semant partout,
Comme une mousse de champagne,
Ton rire fou !

Riant à moi, brutal d’ivresse,
Qui te prendrais
Comme cela, − la belle tresse,
Oh ! − qui boirais

Ton goût de framboise et de fraise,
Ô chair de fleur !
Riant au vent vif qui te baise
Comme un voleur !

Au rose églantier qui t’embête
Aimablement…
Riant surtout, ô folle tête,
À ton amant !…