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Page:Riversdale - Vers l’amour, 1903.pdf/35

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Avant la lettre




Elle ne connaît pas les battements du cœur,
Ni ce frémissement, ni la main que l’on pose
Sur la fraîcheur du corps d’où s’échappe l’odeur
Du lys voluptueux et de l’ardente rose…
Sans comprendre, elle entend le rythme de la voix
Qui redit lentement : « Je vous aime. »
Sa pudeur délicate a caché ses émois
Mais son âme tressaille à l’éternel poème.
Les jours se sont enfuis laissant le souvenir
Et l’écho de la voix douce et mystérieuse.
Elle s’éloigne en vain ; (Pourquoi vouloir s’enfuir ?)
Le danger la poursuit, elle n’est plus rieuse,


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