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Page:Riversdale - Vers l’amour, 1903.pdf/78

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Le facteur rural




Le messager qui vient, qu’on attend, qu’on espère,
Porteur, souvent, hélas ! d’alarmes, de chagrins,
Fait tressaillir le cœur oppressé de chimère.
On l’aperçoit marchant de son pas lent. Enfin !
Son bâton à la main, son sac aux destinées
Fièrement sur l’épaule, en précieux fardeau,
Il sourit aux passants, car, depuis tant d’années,
Le matin et le soir, du village au château,
Ne se plaignant jamais, d’un air malin et crâne,
Il remet avec soin les missives d’amour,
Les épîtres de deuil et l’arrêt qui condamne,
Les nouvelles d’exil et l’espoir du retour.


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