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Page:Robert - Les Ondins, tome II.djvu/115

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gardée par des Sirènes, qui employèrent les sous les plus flatteurs pour le charmer par leur agréable musique. Le Chevalier ne put d’abord résister à des accens si touchans : il s’arrête pour les écouter, déja son cœur se livre au plaisir de les entendre, ses forces s’assoiblissent, & ses jambes tremblantes le soutiennent à-peine, & l’on vit l’instant qu’il alloit perdre le fruit de tous ses travaux.

Cette épreuve est la plus difficile à surmonter : mais, s’appercevant de sa foiblesse, il s’arma tout-à coup d’un courage nouveau, &, par une inspiration singuliere, il prit son épée dans sa main, & se mit à les fuir avec une extrême