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Page:Robert - Les Ondins, tome II.djvu/91

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vent seulement pas que je les ai quittés, dit l’Amour ; contens de l’ombre que je leur ai laissée, ils ne sçavent pas la distinguer d’avec moi. Pourquoi ? C’est que la plupart n’ont plus ni mœurs, ni vertus, ni sentimens : livrés à la brutalité, au changement & au dégoût, que feroient-ils d’un Dieu qu’ils méconnoissent ? Je conviens cependant qu’il y en a qui méritent d’être distingués du vulgaire ; aussi ceux-là sont-ils sous ma protection, & ce n’est plus qu’à eux que je veux départir mes faveurs les plus cheres.

Comment, dit le Génie en riant, depuis quand l’Amour a-t-il appris à moraliser ? C’est,